18/10 Vendez avant qu’il ne soit trop tard

Profiter de l’embellie qui semble pointer le bout de son nez

On ne dispose pas d’assez d’éléments pour dire quand et quelles mesures seront visées par la nouvelle coupe gouvernementale dans les niches fiscales. Cependant, ce qui est sûr c’est que le contexte de reprise du marché de la cession/acquisition qui s’amorce peut être favorable à certaines transmissions d’entreprise. Conscients de l’aubaine, les secteurs agro-alimentaire et NTIC profitent d’une belle éclaircie économique. Il ne se passe d’ailleurs pas une semaine sans entendre « la société X a racheté la PME Y pour un montant de… €».

Suivre son instinct quant à la détermination du repreneur et donner toutes ses chances à la cession

Bien entendu, il ne s’agit pas de vendre pour vendre sans avoir préparé un minimum sa transmission d’entreprise. Avoir anticipé, c’est ce qui permettra de céder au meilleur prix au meilleur moment et surtout à la bonne personne. Si le cercle familial reste par tradition le plus à même (dans l’esprit du dirigeant) de reprendre le flambeau, les salariés ont également fait leur bonhomme de chemin dans le rôle de leur vie : devenir repreneur à la hauteur. Se regroupant le plus souvent au sein d’une SCOP, les employés d’une entreprise la connaissent par coeur, en maîtrisent le marché et se révèlent être bien souvent de fabuleux repreneurs par leur motivation intrinsèque à prendre le contrôle de leur propre emploi. Que ce soit par MBO ou sous forme de SCOP, les salariés gagnent du terrain chez les repreneurs des entreprises (déjà 1/3 en 2005, les SCOP ont progressé de 1,2% en 2009) - sûrement parce que ce type de transmission d’entreprise est plus humain, rejoignant la dimension sentimentale du cédant.

Le plan d’épargne d’entreprise peut être un excellent premier coup de pouce à la reprise de l’entreprise par les salariés, leur permettant ainsi un rachat progressif et la constitution d’un premier capital. Cependant, pour être efficace, cette mesure doit avoir été mise en place bien avant le jour J de la vente de l’entreprise.

Un accompagnement à la transmission peut décider le (ou les) repreneur(s) potentiel(s) tandis que l’exonération des plus values de cession peut encourager le cédant à les laisser son entreprise dans d’autres mains que les siennes plus tôt que prévu.

Ne pas se précipiter et optimiser la valeur de son entreprise

Les mesures favorisant la transmission d’entreprise vont subir bientôt un coup de rabot, c’est un fait. Cependant, les cédants auraient tort de vendre leur entreprise pour profiter de ces derniers instants comme les chalands effrénés en temps de soldes. On ne sait pas encore quelles mesures vont subir la guillotine, on ne sait pas non plus si cela ne va pas aboutir à des mesures plus claires, plus compréhensibles et par conséquent plus faciles à mettre en place car moins lourdes juridiquement.

Le conseil est donc à la prudence et au calcul. Plus l’entreprise aura gagné en valeur ajoutée avant sa vente, plus le cédant pourra en faire grimper le prix de cession. Un repreneur préférera investir dans une entreprise dynamique en plein développement, une entreprise qui a continué à investir dans son outil de production, dans la rénovation de ses matériels et équipements, dans sa recherche, dans ses ressources humaines.

Une entreprise est comparable à un bien immobilier : mieux il est entretenu et mieux il se vend. A méditer…